Lutte biologique par conservation en verger : un raisonnement à l'échelle du paysage - Institut Agro Rennes-Angers Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2011

Lutte biologique par conservation en verger : un raisonnement à l'échelle du paysage

Résumé

Dans les vergers, la gestion satisfaisante des bioagresseurs requiert très généralement un nombre élevé de traitements phytosanitaires, en bio comme en conventionnel (Simon et al. 2011). Une évolution vers des stratégies de plus en plus intégrées, où les méthodes alternatives joueraient à plein, favorisant notamment la faune auxiliaire, semble impulsée. Pourtant, les stratégies dites intensives continuent à imposer leur plus grande efficacité (Penvern et al. 2010). L'intensification des systèmes agricoles n'est pas contingentée à la parcelle cultivée. A l'échelle du paysage agricole, elle s'accompagne d'une simplification de l'espace : peu de cultures sont représentées, sur des parcelles de plus grande taille, au détriment des surfaces non cultivées (bois) et des composantes linéaires (haies, talus). Cette organisation de l'espace affecte les organismes qui y vivent et notamment les insectes ravageurs et leurs ennemis naturels. Si l'efficacité des méthodes de lutte contre les insectes ravageurs à la parcelle peut sembler évidente, le potentiel de stratégies de gestion adossées à l'aménagement ou au raisonnement des caractéristiques paysagères à plus large échelle reste méconnu. Pourtant, un nombre croissant de travaux documentent le rôle majeur tenu par l'organisation et la composition de l'environnement parcellaire à différentes échelles spatiales, du bord de champ au bassin de production, dans (1) la diversité et l'abondance des prédateurs disponibles autour des champs et potentiellement mobilisables contre les ravageurs, (2) la colonisation des cultures par les insectes ravageurs et leurs ennemis naturels, (3) le niveau de prédation et donc de contrôle biologique durant la saison de culture, (4) les dégâts occasionnés par les ravageurs. Ainsi, Ricci et al. (2009) ont récemment mis en évidence que la densité des carpocapses dans des vergers de pommiers ou poiriers du sud de la France était négativement corrélée à la surface totale en vergers autour des parcelles étudiées ! La stratégie consistant à favoriser la prédation des insectes ravageurs par les auxiliaires naturellement présents dans l'environnement est qualifiée de " lutte biologique par conservation ". Le succès de cette stratégie alternative dépend notamment de la taille des populations réservoirs dans les zones non cultivées et des échanges entre populations occupant les zones cultivées et non cultivées, mais aussi des interactions trophiques qui peuvent s'instaurer localement. 3 fois sur 4, une plus grande complexité du paysage peut être corrélée à une plus grande densité de prédateurs dans les cultures (Bianchi et al. 2006). Mais cette augmentation ne coïncide pas toujours avec une diminution des populations de ravageurs. Pis, dans 1 cas sur 4, les prédateurs sont autant voir plus abondants dans un paysage dit " simplifié ". Pour pouvoir aménager un espace défavorable aux insectes ravageurs, il est donc essentiel de comprendre les mécanismes qui lient contrôle biologique et paysage.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00849162 , version 1 (30-07-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00849162 , version 1
  • PRODINRA : 315380

Citer

Yann Tricault. Lutte biologique par conservation en verger : un raisonnement à l'échelle du paysage. Journées Techniques Fruits et Légumes Biologiques GRAB/ITAB, Dec 2011, Rennes (FR), France. ⟨hal-00849162⟩
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