La pêche et les écosystèmes marins : deux scénarios - Institut Agro Rennes-Angers Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Futuribles Année : 2022

La pêche et les écosystèmes marins : deux scénarios

Résumé

Fishing and Marine Ecosystems: Two Scenarios The closing months of 2021 saw a significant level of conflict between France and the UK over post-Brexit fishing arrangements in the waters between their territories. It was clear that access to fishing stocks represented a strategic concern for the parties concerned. It must be admitted that, in a context of climate change and decades of ill-considered fishing practices, the fishing sector finds itself facing significant change. Didier Gascuel shows this here as part of the series devoted to the sea and oceans begun in our columns in summer 2020. After reviewing past trends (characterized by increasing over-exploitation of marine ecosystems and resources), he shows how things have changed in recent years, when it has been possible to better manage and regulate fishing activity. But although over-exploitation is currently held in check, there is still no eco-systemic approach to make marine environments genuinely resilient. Can there be one? Looking toward a horizon of 2050, Didier Gascuel proposes two scenarios for fishing and marine ecosystems in this article. The first of these (the worst-case scenario) takes us back to a situation of generalized over-fishing, without meaningful oversight tools or socio-political involvement to regulate it, the whole situation being further aggravated by climate change. The second — more virtuous — scenario is that of ‘pesco-ecology’ in which, as in agro-ecology, the sector undertakes to manage fishing and marine resources in synergy with ecological and environmental needs. This scenario, by far the most desirable in terms of preserving fishing stocks (and, in the longer term, our own ecosystem), demands a high level of political and social mobilization at the global level. Yet it can become a reality, particularly if seized upon by the European Union.
La fin de l’année 2021 a été particulièrement marquée par les différends entre la France et le Royaume-Uni concernant les modalités de pêche post-Brexit dans les eaux séparant leurs territoires. On a pu voir combien l’accès aux ressources halieutiques constituait un enjeu stratégique pour les acteurs concernés. Il est vrai que dans le contexte du changement climatique et de décennies de pêche non raisonnée, le secteur de la pêche est en proie à d’importantes évolutions. C’est ce que montre ici Didier Gascuel, dans le cadre de la série consacrée à la mer et aux océans lancée dans nos colonnes à l’été 2020. Après avoir rappelé les tendances passées (marquées par une surexploitation croissante des ressources et des écosystèmes marins), il montre comment les choses ont évolué dans les années récentes, permettant de mieux encadrer et réguler les activités de pêche. Mais si la surexploitation marque le pas, manque encore une approche écosystémique pour enclencher une véritable résilience des milieux marins. Peut-elle advenir ? Se projetant à l’horizon 2050, Didier Gascuel propose ici deux scénarios pour la pêche et les écosystèmes marins. Le premier (celui du pire) nous replace dans une surpêche généralisée, sans outils de contrôle significatifs ni implication sociopolitique pour la réguler, le tout aggravé par le changement climatique. Le second, le plus vertueux, est celui de la « pêchécologie » dans lequel, sur le modèle de l’agroécologie, le secteur s’engage dans une gestion de la pêche et des ressources marines en synergie avec les nécessités écologiques et environnementales. Ce scénario, de loin le plus souhaitable dans une perspective de préservation des ressources halieutiques (et à plus long terme de notre propre écosystème), exige une forte mobilisation politique et sociale à l’échelle mondiale, mais il peut devenir réalité, en particulier si l’Union européenne s’en empare. S.D.La fin de l’année 2021 a été particulièrement marquée par les différends entre la France et le Royaume-Uni concernant les modalités de pêche post-Brexit dans les eaux séparant leurs territoires. On a pu voir combien l’accès aux ressources halieutiques constituait un enjeu stratégique pour les acteurs concernés. Il est vrai que dans le contexte du changement climatique et de décennies de pêche non raisonnée, le secteur de la pêche est en proie à d’importantes évolutions. C’est ce que montre ici Didier Gascuel, dans le cadre de la série consacrée à la mer et aux océans lancée dans nos colonnes à l’été 2020. Après avoir rappelé les tendances passées (marquées par une surexploitation croissante des ressources et des écosystèmes marins), il montre comment les choses ont évolué dans les années récentes, permettant de mieux encadrer et réguler les activités de pêche. Mais si la surexploitation marque le pas, manque encore une approche écosystémique pour enclencher une véritable résilience des milieux marins. Peut-elle advenir ? Se projetant à l’horizon 2050, Didier Gascuel propose ici deux scénarios pour la pêche et les écosystèmes marins. Le premier (celui du pire) nous replace dans une surpêche généralisée, sans outils de contrôle significatifs ni implication sociopolitique pour la réguler, le tout aggravé par le changement climatique. Le second, le plus vertueux, est celui de la « pêchécologie » dans lequel, sur le modèle de l’agroécologie, le secteur s’engage dans une gestion de la pêche et des ressources marines en synergie avec les nécessités écologiques et environnementales. Ce scénario, de loin le plus souhaitable dans une perspective de préservation des ressources halieutiques (et à plus long terme de notre propre écosystème), exige une forte mobilisation politique et sociale à l’échelle mondiale, mais il peut devenir réalité, en particulier si l’Union européenne s’en empare. S.D.La fin de l’année 2021 a été particulièrement marquée par les différends entre la France et le Royaume-Uni concernant les modalités de pêche post-Brexit dans les eaux séparant leurs territoires. On a pu voir combien l’accès aux ressources halieutiques constituait un enjeu stratégique pour les acteurs concernés. Il est vrai que dans le contexte du changement climatique et de décennies de pêche non raisonnée, le secteur de la pêche est en proie à d’importantes évolutions. C’est ce que montre ici Didier Gascuel, dans le cadre de la série consacrée à la mer et aux océans lancée dans nos colonnes à l’été 2020. Après avoir rappelé les tendances passées (marquées par une surexploitation croissante des ressources et des écosystèmes marins), il montre comment les choses ont évolué dans les années récentes, permettant de mieux encadrer et réguler les activités de pêche. Mais si la surexploitation marque le pas, manque encore une approche écosystémique pour enclencher une véritable résilience des milieux marins. Peut-elle advenir ? Se projetant à l’horizon 2050, Didier Gascuel propose ici deux scénarios pour la pêche et les écosystèmes marins. Le premier (celui du pire) nous replace dans une surpêche généralisée, sans outils de contrôle significatifs ni implication sociopolitique pour la réguler, le tout aggravé par le changement climatique. Le second, le plus vertueux, est celui de la « pêchécologie » dans lequel, sur le modèle de l’agroécologie, le secteur s’engage dans une gestion de la pêche et des ressources marines en synergie avec les nécessités écologiques et environnementales. Ce scénario, de loin le plus souhaitable dans une perspective de préservation des ressources halieutiques (et à plus long terme de notre propre écosystème), exige une forte mobilisation politique et sociale à l’échelle mondiale, mais il peut devenir réalité, en particulier si l’Union européenne s’en empare. S.D.La fin de l’année 2021 a été particulièrement marquée par les différends entre la France et le Royaume-Uni concernant les modalités de pêche post-Brexit dans les eaux séparant leurs territoires. On a pu voir combien l’accès aux ressources halieutiques constituait un enjeu stratégique pour les acteurs concernés. Il est vrai que dans le contexte du changement climatique et de décennies de pêche non raisonnée, le secteur de la pêche est en proie à d’importantes évolutions. C’est ce que montre ici Didier Gascuel, dans le cadre de la série consacrée à la mer et aux océans lancée dans nos colonnes à l’été 2020. Après avoir rappelé les tendances passées (marquées par une surexploitation croissante des ressources et des écosystèmes marins), il montre comment les choses ont évolué dans les années récentes, permettant de mieux encadrer et réguler les activités de pêche. Mais si la surexploitation marque le pas, manque encore une approche écosystémique pour enclencher une véritable résilience des milieux marins. Peut-elle advenir ? Se projetant à l’horizon 2050, Didier Gascuel propose ici deux scénarios pour la pêche et les écosystèmes marins. Le premier (celui du pire) nous replace dans une surpêche généralisée, sans outils de contrôle significatifs ni implication sociopolitique pour la réguler, le tout aggravé par le changement climatique. Le second, le plus vertueux, est celui de la « pêchécologie » dans lequel, sur le modèle de l’agroécologie, le secteur s’engage dans une gestion de la pêche et des ressources marines en synergie avec les nécessités écologiques et environnementales. Ce scénario, de loin le plus souhaitable dans une perspective de préservation des ressources halieutiques (et à plus long terme de notre propre écosystème), exige une forte mobilisation politique et sociale à l’échelle mondiale, mais il peut devenir réalité, en particulier si l’Union européenne s’en empare.
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Didier D. Gascuel. La pêche et les écosystèmes marins : deux scénarios. Futuribles, 2022, N° 447 (2), pp.51-63. ⟨10.3917/futur.447.0051⟩. ⟨hal-03601391⟩
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